Ah les prédictions 2015 des mois de Janvier, un bonheur de les lire, un malheur de les analyser. Dans les hautes sphères synaptiques, on a toujours tendance à insulter profondément ce genre d’article qu’on qualifie de vide, d’article pour faire un article. Et pourtant, à mes yeux les données indiquées n’ont jamais été aussi intéressantes qu’en cette nouvelle année.
Et c’est justement parce que ces articles sont profondément vides et non détaillés qu’ils ont du sens, un intérêt que même mon troupeau de poneys a du mal à comprendre. Surtout qu’en cette année 2015, il y a une question absolument fondamentale. Quel est le périmètre SEO ?
Le périmètre SEO
À ce sujet, j’ai été magnifiquement ravi que Mehdi Colin me propose par mail de répondre à cette question : Où commence et s’arrête le périmètre du SEO ? Je vous recommande vivement la lecture, parce que j’approuve complètement la question et aussi la réponse que j’ai pu signifier. Je me suis souvent poser cette question en 2014 et je suis particulièrement content que d’autres se la posent. Pour vous faire un résumé, la réponse est limpide : Parce que la définition même de notre métier nous demande de disposer d’un maximum de visibilité sur les moteurs de recherche, le périmètre est plus une gigantesque forêt qu’une cabane pour enfant. Comme j’ai pu l’indiquer :
« Si le référenceur ou l’agence SEO juge que pour favoriser le référencement d’un site, la meilleure des actions selon son objectif est de faire nager un homme sirène en Alaska, alors c’est ce qu’il faut faire ».
C’est absolument tiré par les cheveux mais l’idée est là. Bien entendu, ça n’exclut en aucun cas deux éléments :
- Les fondamentaux SEO qui sont plus que jamais d’actualité
- Les compétences qu’on peut embarquer personnellement, qui sont l’essence même d’une action performante
- (bonus : le temps, le budget, le site Internet sur lequel on travaille)
Le commentaire sur ce même article de Laurent Bourrelly citant Roland Debrabant a aussi plein de sens :
« Un bon SEO est celui qui arrive à faire appliquer les précos ».
L’introduction est terminée et ce présent article pourrait en rester là. Si toi même tu es un SEO, t’as deux notions essentielles à gérer mon coco :
- Trouve les meilleures actions possibles en SEO en rapport avec le site sur lequel tu travailles et arrête de lire des articles
- Cherche à faire appliquer tes préconisations, sinon tu vas clairement être le looser
Le deuxième point est particulièrement compliqué. Je prends l’exemple d’un client qui a mis au placard nos préconisations. Du coup, on fait quoi maintenant ? C’est le bordel. Bon, ça y est, l’introduction est terminée. Place aux orientations 2015 les copains, foutrement globales et que j’ai piqué chez les autres pour donner mon point de vue.
1. Le contenu : remarquez bien le « tenu », hein.
Tout le monde est tellement à la rue qu’on parle que de contenu. Ouais, on va faire du contenu t’as vu. Ouais, ben prends ton temps pour ranker, fais une prière et roule toi dans la boue, il parait que ça porte chance si tu croises les bras en même temps. La réalité, c’est que ça dépend véritablement du site Internet et des cartes de poker que tu as en main. De notre coté, on a des sites qui ont fait 100% de visiteurs en plus, d’autres qui cherchent encore à la loupe l’augmentation des visiteurs. Le contenu est une chose, mais les vrais éléments sont ici :
- Comment est architecturé l’ensemble des contenus
- Comment est créé mon contenu et de quoi il parle
- Comment mon contenu est diffusé
- Quelle est la popularité actuelle de mon site Internet
La contenu, c’est foutrement les fondations. Mais qui dit fondations ne dit pas maison terminée, avec ses murs et son toit.
2. Les liens de qualité : que celui qui en trouve lève le doigt
Pas tous à la fois surtout, je n’arrive pas à compter. Non, sans rire, je pourrais compter en chiffre romain tellement le nombre de doigts levés est proche du néant. L’astuce du siècle donnée par mes confrères et amis ? Faire du contenu de qualité sur son site et prier la vierge pour que des liens soient faits. Cent fois oui, mille fois non. Cent fois oui si tu mets en place en même temps une vrai stratégie de communication. Sinon, tu peux continuer à te rouler dans la boue.
3. Une stratégie SMO : depuis quand tu progresses avec ça ?
L’optimisation pour les Médias Sociaux, une des clés ? J’en vois déjà partir en courant, cliquer sur la croix rouge et prendre un sac à vomi. Lors de l’Optiday de Strasbourg sur lequel je suis d’ailleurs intervenu, Raphael Doucet et Olivier Andrieu ont fait une conférence sur les réseaux sociaux. Bilan ? Aucun impact direct, ou presque, à date de la conférence.
Évidemment, on admet tous que l’impact indirect est évident. Et si c’était la clé ? La clé pour rentrer dans la loge de superbes mannequins pour s’extasier devant une telle beauté de résultats et opter pour les meilleures positions ? Je m’interroge. Une vraie stratégie SMO prend en compte une véritable communication d’entreprise, une stratégie éditoriale et un vrai relationnel pour être efficace sur tous les plans. Google cherche la pertinence, ici il peut l’avoir. Le SMO peut être le point de départ de la suite de l’aventure dans certains dossiers. Nous, SEO, nous sommes taillés pour.
4. La compatibilité mobile : aie, sommes-nous des développeurs ?
La tête de la préco sérieux : « ben écoute Roger (ton client, ndlr), j’ai analysé ton site du soir au matin, et franchement, mets ton site en Responsive Design. Au fait, tu me payes par virement ou pas chèque ? ». Ah ok, merci. Non, bien entendu c’est plus compliqué que cela (quoi que). La réalité, c’est que ça va clairement être un indispensable.
À tous les clients, il faut prendre la chose par le bon bout : l’optimisation mobile va te permettre de continuer à exister sur mobile, mais peut-être pas à progresser. Tout dépend du moment où tu prends le train du mobile. Regarde, c’est 30% de ton trafic. Pense aussi ROI.
5. Pas de liens, mais une mention de ta marque. Seriously ?
Les copains, pour le moment on va continuer à chercher du lien, du vrai, du dur, du puissant et qui dure longtemps, naturellement ou pas. Et s’il te plait, n’ait pas l’esprit mal tourné avec ma phrase. Mais il n’empêche que l’idée est là. Une simple mention pourra avoir une influence dans les années à venir.
Pour 2015, on va encore patienter légèrement si ça ne te dérange pas ; peut-être.
6. Les mots-clés, ça existe encore ce machin là ?
Le débat est posé, les discussions sont ouvertes et les kalashnikovs interdites. On lit tout et son contraire à ce sujet. Il y a les partisans du oui et les partisans du non. Pendant que les partisans du non s’organisent en manifestation pour tous, je reste tranquillement sur mon canapé : je suis partisan du oui.
Soyons sérieux deux minutes : La recherche aujourd’hui, en majorité, c’est quoi entre ces deux possibilités : Des mots ou des résultats en fonction de la composition chimique des molécules odorantes que tu dégages ? Bien, nous sommes donc parfaitement d’accord, c’est bien les mots. Positionnement, longue traîne, optimisation et choix de termes ont toujours du sens.
7. ROI : sommes-nous taillés pour travailler dessus ?
Oui mon colonel, en tout cas pour certains d’entre nous. Comme l’indique Sylvain Peyronnet, « expert SEO », ce n’est pas vraiment possible, il y a trop de sous-branches en SEO. Par contre, on peut être expert dans certaines sous-branches. Honnêtement, qu’on soit d’accord ou pas sur la question du terme « expert SEO », ce que nous dit Sylvain a du sens. Travailler le ROI n’est à mes yeux pas le travail (premier) d’un SEO…
Mais il peut avoir totalement les armes pour arriver à faire des préconisations : Sait-il lire des statistiques et tirer des conclusions ? Si oui, alors Banco. Contradictoire ? Oui mais non.
8. D’autres points-clés
Parce que ce sont des sujets particuliers, je les traiterai ensemble. Voici ce qu’on retrouve aussi dans des articles de mes confrères :
- SEO local : Complètement, à voir le client et la thématique
- La sécurité des sites : A minima, oui.
- Le NSEO : je ne m’étendrai pas volontairement sur le sujet, mais ouais, ça chauffe.
On le voit clairement, le métier de SEO s’arrête à l’endroit où on le souhaite, en fonction de ce qui est bon pour le site Internet qu’on référence et de sa propre compétence. La prochaine question est de savoir comment coordonner l’ensemble de ces actions et qui doit le faire. Le SEO ? Quelqu’un d’autre ? Une agence avec des fortes compétences SEO ?
Dans cette jungle, le SEO doit devenir le chef d’orchestre parce qu’à mes yeux, le référencement est fondamental et qu’un bon SEO est capable de jouer ce rôle. Attention, le chef d’orchestre n’est pas le producteur.
Crédit photo : Claus
J’aime beaucoup ton article.
Je dirais que le périmètre du SEO commence là ou se trouve les pistes d’amélioration du site.
Ce qui est amusant c’est que dans la plupart des cas, des personnes me contactent pour du linking et que ce que je leur propose est tout sauf des liens (même si c’est très utile).
En fait, beaucoup de sites ont de nombreuses lacunes et ont dirait que les liens vont tout solutionner d’après pas mal de clients. Quand je vois comment de simples méta description et balisage shéma.org peuvent changer un taux de clic de manière impressionnante, je pense que le rôle d’un SEO est aussi d’ouvrir les yeux à ses clients.
Lors de la conférence du SEO CAMp de Kevin Richard à Lille, j’ai bien apprécié la présentation de SEObserver. Selon lui (et je partage le point de vue). Il vaut mieux regarder les mouvements globaux de tout les sites pour une requête données que seulement les mouvements de nos sites.
Regardez l’evolution des SERPs sur une requête pour tout les sites permet également de voir sur le long terme quels sont les sites qui prennent des positions alors que d’autres en perdent.
On pourra alors regarder leur source de liens et voir quelles sources sont intéréssante.
Chacun peut avoir sa propre grille de lecture sur ces tendances seo. Ce qu’on peut retenir aussi, c’est qu’on est passé d’une logique de communication de masse à bas prix « fais un site web et tout le monde va venir le consulter » à une logique de segmentation (adapter son site aux cibles préalablement identifiées).
D’où une adaptation sur-mesure de chacun des sites en fonction de ses objectifs et de sa cible, car on ne peut pas tout avoir sur un même site : l’effet waouw ! et le chargement rapide des pages, la compatibilité tous navigateurs/plateformes etc, la sécurité du framework/CMS utilisé, etc..
Dans beaucoup de cas, le SEO local ne s’applique pas, et dans beaucoup de cas il est possible de se prémunir du NSEO, avec ou sans liens…
Bref, le Seo en 2015 c’est amha complètement sur-mesure, et donc fini les prix discounts de certains prestataires qui faisaient la même chose pour tout le monde…
plus ou moins d’accord sur tout. Pas totalement sur le SMO – on est d’accord sur le fait que le SMO n’a pas d’impact « direct » sur le SEO – mais quand c’est fait avec du bon sens et en relation avec le service presse de la boite et le SEO – on arrive a pécho quelques liens « connexes » pas trop mauvais et completement légitime. Alors c’est un poil capilotracté certe mais … on fait ce qu’on peut hein…
En ce qui concerne le Mobile je suis on ne peut plus avec toi et j’aurais meme tendance a dire que ca commence a me courrir sur le haricot tous ces cons qui veulent absolument passer en responsive – Alors Oui – il faut le faire – parce que le mobile augmente – et parce que probablement GG va un jour « ne pas booster » les sites non-mobile mais bon – y’a pas de rush déja et ensuite … il faut faire ca avec un peu de bon sens et en mettant le SEO dans la boucle parce que sinon on pete tout et on défonce les résultats Desktop qui représente 70% du trafic et bien plus du CA. Et on donne envie au SEO de s’ouvrir les veins parce qu’il voit ses rankings se casser la gueule tout ca parce qu’un Connard du service UX a voulu simplifier le menu – ce qui fait qu’on se retrouve avec un menu Mobile sur le desktop … voir tweet ici – https://twitter.com/seomuscle/status/559803608091226112 … bref… je m’emporte mais la…
@Sylvain Richard : Je suis assez d’accord avec toi Sylvain, même si j’ai l’intime conviction de terrain que les BL restent encore farouchement puissant.
@Alexandre : Oui, c’est bien l’utilité d’un tel outil. Maintenant, attention à ne pas faire le raccourci réducteur que positionnement = BL. C’est bien entendu ça, mais pas seulement.
@Marc : J’adore ton approche technico-efficace, vraiment !
@Le Juge : Donc sur le SMO on est totalement d’accord, c’est exactement ce que je dis 😉 Et j’adore ton tweet.
Je ne saisis pas très bien dans quelle mesure le ROI pourrait être secondaire au métier, en tout cas en agence. Si la facture SEO (investissement) ne correspond pas à un retour sur investissement c’est un fonds perdu, ou en tout cas aveugle (un comble pour l’acquisition de visibilité). Donner les moyens au client de mesurer ce retour sur investissement lui donne la possibilité de vérifier l’utilité des actions menées. Et le travail premier consiste bien à associer, dès le début de la mission, les objectifs de campagne avec des KPI observables et mesurables.
Les tendances restent quand même à nettoyer les dégueulasseries de développeurs, piloter un client dans une relation mystique au web (merci aux colporteurs de légendes urbaines) , entendre des incantations masturbatoires de marketeux, et indirectement, participer à l’hégémonie de Google tout en lui tapant dessus.
@Papy Spinning : Personne n’a indiqué que c’était secondaire, au contraire puisque je l’ai mentionné ici. Ensuite, il y a une nette différence entre calculer le ROI et travailler sur des Call-to-Action pour améliorer une conversion. Si tu parles bien de ça de ton coté, par sûr que ce soit le rôle premier du boulot SEO ces dernières années, très loin de là.
Je m’intéresse de plus en plus au SEO et je remarque jour après jour à quel point c’est un outil puissant. Je ne suis qu’un amateur pour l’instant et c’est grace à des articles comme le vôtre que je progresse petit à petit. Merci à vous 🙂
« Travailler le ROI n’est à mes yeux pas le travail (premier) » (Quand ce n’est pas « premier » c’est bien « secondaire » non ?)
Ou alors je ne sais plus lire, c’est possible 😉
Et quand je parle de retour sur investissement je parle en réalité de… retour sur investissement !
Bref…
Bonjour Alexandre, Merci pour la citation :o).
Le coup de l’homme sirène en Alaska m’avait bien fait sourire.
En passant, concernant les liens de qualité qui viennent naturellement avec le contenu de qualité, je suis à 200% d’accord. J’en ai marre de lire des articles qui ont le bon goût de nous resservir la bonne vieille doctrine de Matt Cutts & cie… J’ajoute aussi que si on a pas le budget ni la notoriété, il n’y a pas de honte à travailler à « l’ancienne » : annuaires / commentaires de blogs et autres joyeuseté (faire gaffe à la manière de faire bien sur mais dans le principe ça roule toujours).
Pas de honte à avoir, il faut bien commencer quelque part et on ne peut pas dire que ça ne marche pas. Sinon je rejoins tout le monde faut pas penser netlinking uniquement, mais c’est un peu comme tout, tu vas pas faire de la publicité pour ta nouvelle boutique alors que les peintures sont pas fraîches et que les rayons vides.
Bel Article qui met au placard certaines pratiques pourtant mises en avant pour un bon SEO.
Je paratge ton avis comme la réponse de @lejuge sur le fait qu’il faudrait’avoir obligatoirement un site mobile pour un bon positionnement sur Google.
Non, juste que google signale sur le mobile que le site est adapté ou non.
Par contre le netlinking est vraiment une clef de voute du SEO., et C pas facile d’avoir naturellement des backlinks, faut aller les chercher parfois avec les dents.
Par contre, Le fait d’utiliser les « annuaires » n’est-il pas pénalisé par google pour le SEO, même si l’on respecte la thématique?
Article très intéressant qui va à l’encontre des idées reçues sur le SEO.
Il y a effectivement de nombreuses pistes à étudier afin d’améliorer sa stratégie… Je rejoins également beaucoup des commentaires postés auparavant, les blacklinks naturels sont assez complexes à obtenir.
Je pense que la recherche de mots clés est essentielle et est le point de départ de toute stratégie SEO.. Vouloir les supprimer serait une idiotie.
Bill Gates en 1996 a dit que « Content is king ». Et il a bien raison. Le développement du web aura toujours besoin du contenu – de qualité. Mais comme vous l’avez mentionné, il est plus question de faire produire des kilomètres de textes, il faut des contenus qui suscitent l’intérêt et apportent une véritable valeur aux lecteurs.
mais comment des petites start-up Bordelaise comme allinled , une petite structure peut arriver à augmenter le référencement pour son site alors qu’elle ne possède pas assez de moyen pour l’instant ?
Selon moi les véritables tendances du seo en 2015 sont:
– L’apparition d’un fort impact sur les SERP du social. Les récentes discussions entre Twitter et Google ne font que renforcer cette tendance… Sans compter sur les nombreuses études prouvant la corrélation entre ces deux phénomènes. Peut être qu’il s’agit pour le moment uniquement de la « crédibilité » d’un site aux yeux de Google, mais nous nous tournons de plus en plus vers un véritable critère de l’algo
– La montée en force du SEO local sur lequel Google insvestit en masse. Démarchage physique de Google vers les TPE/PME, et surtout via une annonce de la volonté de Google de proposer son propre annuaire pour intégrer artisans et professions locales en tout genres dans les SERP (en cours de dev aux états unis…)
L’année 2015 sera plein de défis !